Caracas est accusé par la justice chilienne d’avoir planifié l’assassinat d’un ex-militaire vénézuélien qui s’opposait ouvertement au régime de Maduro et qui est réfugié au Chili depuis plusieurs années.
Selon le procureur général chargé de l’enquête, tout indique qu’il s’agit d’un meurtre politique. Les autorités chiliennes sollicitent la collaboration de Caracas dans l’enquête.
Le 21 février dernier, des individus se faisant passer pour des policiers chiliens ont enlevé Ronald Ojeda, un ex-militaire vénézuélien âgé de 32 ans. Il a quitté sa maison au petit matin et son corps a été découvert dans une malle enterrée dans un quartier de la capitale, Santiago, neuf jours plus tard.
Selon Naïla Derroisné, notre correspondante à Santiago, toutes les options autres que celles liées à la politique ont été progressivement écartées. Aucune rançon n’a été demandée et aucun lien avec le crime organisé n’a été découvert après l’enlèvement de Ronald Ojeda. L’ancien soldat, dont le profil était très politique, avait trouvé refuge au Chili après avoir fui le Venezuela, où il avait été emprisonné puis torturé par le régime de Maduro.
Ronald Ojeda avait travaillé avec des organisations internationales pour dénoncer les violations des droits de l’Homme commises par les services de renseignement du Venezuela. Selon Carolina Tohá Morales, la ministre de l’Intérieur, la seule hypothèse crédible est celle de l’assassinat politique.
La justice chilienne affirme que Tren de Aragua, une organisation criminelle vénézuélienne active au Chili, a été impliquée dans le meurtre de l’ancien lieutenant. La mafia, qui a tissé des réseaux sur tout le continent américain, est connue pour sa violence. Elle a fait partie des migrants qui ont fui le Venezuela. Le président Boric a exprimé son inquiétude quant au rôle de cette organisation dans le meurtre de Ronald Ojeda lors d’une interview avec le média chilien ADN.
