‎Tribune – Le dernier sursaut : Quand le passé résiste à la clarté

Le 23 mai 2025, Joseph Kabila a rompu un long mutisme pour s’adresser à la Nation. Il a dénoncé la suppression de son immunité parlementaire et les procédures judiciaires engagées à son encontre pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et haute trahison.

D’un ton solennel, l’ancien président s’est défendu, fustigeant ce qu’il qualifie de « dérive autocratique » et plaidant pour la cohésion nationale. Mais au-delà de ces paroles, s’agit-il d’une défense légitime ou d’une ultime tentative d’un homme cerné par ses propres actes ?

Une stratégie de repli face à une justice en marche

L’allocution de Joseph Kabila intervient à un moment de bascule. En se présentant comme un patriote injustement visé, il tente de reconfigurer le récit national : se transformer de plus en plus en victime, plutôt qu’en acteur d’un système ayant fragilisé l’unité du pays.

Les éléments à charge ne relèvent plus de simples spéculations. Les connexions supposées entre des composantes du régime passé et les mouvements rebelles tels que le M23 sont aujourd’hui documentées. Laisser ces soupçons impunis reviendrait à nier les principes républicains et à perpétuer un cycle d’indulgence injustifiable.

La transparence contre l’héritage de l’impunité

L’actuelle administration, sous la conduite du Président Félix-Antoine Tshisekedi, fait preuve d’une audace institutionnelle notable dans la région : rappeler que la justice ne doit épargner personne, quelle que soit sa stature. Loin d’une vendetta politique, il s’agit d’un acte de justice transformatrice, tourné vers la restauration de la vérité.

Le message de Kabila, loin de rassembler, ravive les clivages. Plutôt que de confronter les faits, il recourt à des accusations d’autoritarisme, au moment même où la RDC entame des réformes profondes et un redressement visible, en dépit des résistances.

Un Congo tourné vers l’avenir, pas vers les vestiges

Le peuple congolais aspire à une nouvelle ère : pacification de l’Est, modernisation institutionnelle, souveraineté économique, affirmation diplomatique. Le président Tshisekedi s’inscrit dans cette dynamique en refusant les arrangements du passé. Et cette orientation dérange ceux qui bénéficiaient de l’immobilisme.

Dans ce contexte, le discours de Joseph Kabila résonne comme un écho du passé, un refus d’évoluer dans un cadre républicain transparent.

En conclusion : L’Histoire tranchera, mais le peuple avance

Le jugement historique est inévitable. Il ne se limite pas aux prétoires, il se joue aussi dans la conscience collective. Devant la gravité des accusations, il est temps que l’ancien chef de l’État réponde non pas par des diversions, mais par des réponses précises.

En fin, en voulant rompre avec l’impunité, le président Tshisekedi ne menace pas la démocratie, il la consolide. Et c’est dans cette exigence que se dessine l’espoir d’un Congo plus juste, plus fort, plus respecté.

Par Christian SAFARI BAGANDA
Chroniqueur politique / Analyste

LA RÉDACTION

Related posts

Discours de la Première Ministre Judith Suminwa à Kananga : Un appel à l’unité nationale et à l’action pour le développement du Kasaï central

Lubumbashi : Bahati Lukwebo lance une campagne d’éveil patriotique et appelle à l’unité nationale

RDC : joseph Kabila dévoile un plan en 12 points pour la stabilité nationale