Albert Ilunga Kambala, gérant de l’abattoir de Kananga, dans la province du Kasaï-Central, exprime son profond désarroi face à la dégradation avancée de cette infrastructure essentielle.
Il déplore une diminution considérable des activités d’abattage, une situation qui persiste depuis l’époque coloniale sans que les autorités politico-administratives n’apportent des solutions concrètes pour sa réhabilitation.
Cette situation compromet sérieusement l’approvisionnement en viande de qualité et met en péril le secteur de l’élevage dans la région.
Selon le gérant, l’abattoir fonctionne aujourd’hui avec de grandes difficultés en raison du manque d’investissement et d’entretien. Autrefois, il jouait un rôle central dans l’économie locale en assurant un flux régulier d’abattage des bovins. Actuellement, l’absence d’infrastructures adaptées et le vieillissement des équipements limitent fortement son rendement, affectant ainsi la chaîne d’approvisionnement en viande et mettant en difficulté les éleveurs, les bouchers et les commerçants du secteur.
Les répercussions économiques sont alarmantes. De nombreux acteurs dépendent directement des activités d’abattage pour leur subsistance. La baisse de la production impacte non seulement les revenus des éleveurs, mais aussi ceux des transporteurs, des commerçants et des ménages qui font face à une flambée des prix de la viande. Une réhabilitation de l’abattoir permettrait de relancer l’activité, de créer des emplois et de stabiliser le marché local de la viande.
Au-delà des enjeux économiques, la situation pose également un sérieux problème de santé publique. Le manque d’un abattoir fonctionnel conforme aux normes sanitaires favorise des abattages clandestins, exposant la population à des risques de consommation de viande impropre. Une modernisation de l’abattoir garantirait des conditions d’hygiène optimales, réduisant ainsi les risques de maladies d’origine animale et améliorant la sécurité alimentaire des habitants.
Face à cette réalité préoccupante, Albert Ilunga Kambala appelle les autorités compétentes à prendre des mesures immédiates pour réhabiliter l’abattoir de Kananga. Il insiste sur l’importance de restaurer cette infrastructure pour assurer la pérennité du secteur bovin et répondre aux besoins alimentaires croissants de la population. Une action urgente et concertée entre les autorités, les partenaires économiques et les acteurs locaux est nécessaire pour redonner à l’abattoir son rôle stratégique dans le développement économique et social du Kasaï-Central.
Nestor Ilo