Un litige qui mêle les enjeux économiques, les tensions judiciaires et les attaques politiques, avec des conséquences qui pourraient dépasser les frontières de la RDC.
Au cœur de la ville de Likasi, dans la province du Lualaba, l’usine CAM Ressources est au centre d’une affaire aux ramifications économiques, judiciaires et politiques. Entre investisseurs frustrés, dirigeants contestés et hommes politiques accusés de manipulation, ce dossier qui ravive les tensions autour des actifs industriels en RDC.
Mise en vente et premiers espoirs
Il y a plus de dix ans, CAM Ressources avait été mise en vente pour un montant de 14 millions de dollars, dans l’espoir de trouver un investisseur capable de relancer ses activités. Face à l’absence d’acquéreurs, le prix a été réduit jusqu’à 2 millions 300 milles de dollars.
L’arrivée de Jonathan Mukendi et la reprise temporaire
C’est en 2022 que Jonathan Mukendi, directeur général de Congo Global Mining, intervient et verse une avance de 600 000 dollars, ce qui lui permet d’obtenir l’adjudication temporaire de l’usine. Cette somme servira à éponger une part importante des dettes de la société.
Des investisseurs étrangers aux promesses techniques
En 2023, un consortium nommé Tandem VCO Rock Metal se présente comme partenaire technique et financier. Ces derniers, d’origines diverses, proposent de moderniser les installations afin de traiter du cuivre. Un accord est conclu selon lequel Mukendi récupérera son investissement initial à travers les bénéfices issus des opérations minières.
Tentative d’appropriation et litige foncier
D’après un document émis par le conservateur des titres immobiliers du Haut-Katanga, les membres de Rock Metal auraient tenté de s’approprier l’usine de manière frauduleuse, en projetant même de la revendre sans l’autorisation de Mukendi.
Échec judiciaire et revendications excessives
L’affaire prend une tournure judiciaire : les investisseurs saisissent la Cour de cassation sans succès, puis réclament à leur tour plusieurs millions de dollars à Mukendi à titre de compensation. Ce dernier rejette ces exigences, les qualifiant d’injustifiées et abusives.
La menace d’un recours international
Devant l’échec des recours nationaux, Tandem VCO Rock Metal menace de saisir les juridictions internationales, accusant la RDC de ne pas avoir garanti leurs investissements. Ils exigent réparation, la réintégration de Mukendi dans ses droits, ainsi que le retour des travailleurs mis au chômage par cette crise.
Christian Bahati défend les intérêts nationaux
Face à cette pression, l’entrepreneur Christian Bahati, proche du personnel, élève la voix. Il dénonce ce qu’il considère comme des manœuvres de spoliation, et appelle à la défense des intérêts congolais.
Une attaque politique ciblée
Cette prise de position vaut à Christian Bahati l’hostilité d’un homme politique. Il accuse notamment Modeste Bahati Lukwebo, 2ème vice-président du Sénat, d’avoir tenté de le salir publiquement par des accusations mensongères, notamment celle d’avoir usurpé l’identité de son propre fils pour obtenir un passeport et détourner des fonds.
Le démenti et riposte de Christian Bahati
Christian Bahati, visiblement indigné, rejette fermement ces accusations, les qualifiant de calomnieuses. Il affirme qu’il n’a jamais eu besoin d’emprunter l’identité de son enfant et a annoncé son intention de porter plainte pour diffamation et dénonciation mensongère.
La Rédaction