Ce qui m’intrigue aujourd’hui, c’est notre indifférence collective. Nous sommes à la veille d’un événement historique, peut-être le plus important depuis l’indépendance ou à défaut, le troisième, si l’épisode de Mzee n’était pas une rébellion.
Pourtant, le peuple congolais semble distrait, désintéressé, figé.
Normalement, le Congo devrait déjà chanter pour cette paix.
Le président Trump devrait ressentir l’enthousiasme du peuple congolais autour de cette opportunité historique. Le monde entier devrait percevoir notre détermination avant même la signature finale.
Je le dis avec conviction : peuple congolais, sortons des distractions dans lesquelles les politiciens veulent nous enfermer. Ne vous attachez à aucun groupe.
Ceux que vous voyez à la télévision ou dans les RS ne sont pas sincèrement engagés pour la paix. Ils œuvrent uniquement pour leurs intérêts personnels.
Pendant qu’ils préparent leur avenir et leur sécurité en dehors du pays, vous restez exposés à la misère et à l’insécurité.
Voici quelques vérités qu’il est important de rappeler :
1. Les rebelles (opposition armée) : Ils ne peuvent pas soutenir ce processus de paix, car ils profitaient de la guerre. Ils se voyaient déjà marcher sur Kinshasa, surtout avec le soutien de certains pays voisins. Ils protègent leurs intérêts malsains. Ce processus les a stoppés net.
2. Les deux pays voisins de l’Est : Eux non plus ne veulent pas de cette paix. Pourquoi ? Parce qu’ils sont habitués à entretenir des rébellions pour piller nos minerais gratuitement. Cette guerre les avantageait. La paix met fin à leur stratégie de prédation.
3. Les puissances occidentales : Elles ne soutiennent pas non plus cet accord. Pourquoi ? Parce qu’elles tirent profit des désordres au Congo en s’appuyant sur leurs alliés régionaux pour extraire les minerais de sang.
4. Le pouvoir en place : Il accepte cet accord par contrainte. Non pas par volonté de paix, mais pour calmer la situation et se maintenir momentanément au pouvoir. Mais à long terme, cette paix dérange ses ambitions et sa domination.
5. Les “Djalelistes” : Eux aussi rejettent cette paix, car elle compromet leurs rêves d’accéder au pouvoir et de continuer à vivre dans la flatterie et les privilèges.
6. La CENCO et l’ECC : Leur opposition est plus subtile. Ce n’est pas qu’ils ne veulent pas la paix, mais ils veulent que leur propre proposition soit la seule considérée comme légitime. Ils oublient que de nombreux dialogues passés ont échoué malgré leur implication.
Ils oublient aussi qu’ils participent au choix du président de la CENI, mais jamais leur candidat n’a été retenu. Et maintenant, ils veulent nous faire croire que cette fois-ci, leur volonté triomphera !
Ils osent critiquer M. Trump, alors que ce n’est pas lui qui est venu vers nous, mais nous qui sommes allés vers lui.
7. L’opposition non armée : Elle rejette également cet accord. Pourquoi ?
a) Parce qu’elle craint de perdre en visibilité politique et que les élections deviennent incertaines.
b) Sachant que les élections risquent de leur être défavorables, certains préfèrent négocier leur place autour de la mangeoire via des dialogues.
Vous remarquerez qu’au début, ils critiquaient fortement cet accord. Mais dès que le Congrès américain a reconnu certains intérêts pour eux, leur ton a changé.
Ils ne voient plus le côté négatif. Or, s’ils étaient vraiment sages, ils auraient demandé à participer dès le départ à ce processus.
Face à tout ce tableau, peuple congolais, ne vous trompez pas d’ennemi, ni de priorité.
Cette paix doit être la nôtre. Réclamons-la. Allons nous-mêmes vers M. Trump. Disons-lui clairement que nous voulons cette paix. Faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour qu’il entende notre voix, il est présent dans les réseaux sociaux.
Car si nos politiques voulaient réellement cette paix, nous ne verrions pas tous ces blocages, ce théâtre politique, ces manœuvres hypocrites.
MULASHE PASCAL
