Les enseignants de Rutshuru, Masisi, Nyiragongo et Goma cumulent désormais cinq mois d’arriérés de salaire, une situation qui fragilise la gratuité de l’enseignement de base et alimente les inquiétudes dans les zones occupées par le M23.
Dans une déclaration faite ce lundi, Aimé Mukanda Mbusa, notable de Rutshuru et défenseur Sans Frontières, dénonce ce retard de paiement qui pénalise les familles et crée un vide exploité par les rebelles. «Le RDF-M23 a profité de cette occasion pour fixer les frais scolaires dans les zones qu’ils occupent, ce qui inquiète les parents d’élèves », a-t-il déclaré.
Il rappelle que la gratuité de l’enseignement primaire avait constitué « un ouf de soulagement pour nos parents », mais estime que le sabotage actuel met en péril cette réforme. Pour y remédier, il appelle le gouvernement congolais à plus d’efficacité : «Nous demandons au gouvernement de fournir plusieurs efforts pour faire parvenir aux enseignants leurs salaires. Peut-être les rebelles reviendront-ils sur leur décision. »
Pour Aimé Mukanda, le recours aux services financiers mobiles serait une solution concrète afin d’éviter les blocages logistiques et sécuritaires : «Nous suggérons au gouvernement de payer les enseignants via Mobile Money (Mpesa, Airtel Money ou Orange Money) ; ce sera plus facile et fiable. »
Au-delà de la question salariale, il plaide pour une paix durable afin de restaurer la dignité des populations locales. «Nous voulons voir la guerre finir, car la vie dans les zones sous contrôle du RDF-M23 n’est pas du tout agréable », conclut-il.
Arsene Kavyavu
