La situation socio-économique au Nigeria s’est tendue ces dernières semaines après une hausse spectaculaire des prix du carburant, conséquence directe des réformes engagées par le président Bola Ahmed Tinubu.
Cette décision, visant à supprimer les subventions sur le pétrole pour réduire le déficit budgétaire, a déclenché une vague de protestations massives dans plusieurs grandes villes du pays, notamment à Lagos, Abuja et Kano.
Une hausse qui frappe durement la population
Depuis le 28 août 2025, le prix du litre d’essence est passé de 620 nairas à 1 100 nairas, soit une augmentation de près de 78 %.
Pour un pays où une large partie de la population vit avec moins de 2 dollars par jour, cette hausse est perçue comme une véritable catastrophe.
Selon des témoignages recueillis dans la capitale, de nombreux Nigérians peinent désormais à se déplacer pour travailler ou à assurer leurs besoins quotidiens.
Aisha Bello, vendeuse de rue à Abuja, confie :
« Avant, je dépensais 5 000 nairas par semaine pour le transport. Aujourd’hui, il m’en faut plus de 10 000. Comment vais-je nourrir mes enfants ? »
Cette situation a également provoqué une flambée des prix des denrées alimentaires et des biens de première nécessité, accentuant la pression sur les ménages.
Manifestations et colère populaire
Face à cette crise, des manifestations massives ont éclaté dans plusieurs villes.
Les syndicats, notamment la Nigeria Labour Congress (NLC), ont appelé à une grève générale illimitée si le gouvernement ne revient pas sur sa décision.
Le secrétaire général du NLC, Joe Ajaero, a déclaré lors d’un rassemblement à Lagos :
« Cette politique ne profite qu’à une élite déjà privilégiée. Nous exigeons la réintroduction des subventions ou une compensation immédiate pour les travailleurs. »
Dans certaines zones, les manifestations ont dégénéré, entraînant des heurts entre manifestants et forces de l’ordre.
La police a confirmé l’arrestation de plus de 200 personnes, tandis que plusieurs blessés ont été recensés.
La réponse de Bola Tinubu
Dans une allocution télévisée, le président Bola Tinubu a défendu sa politique économique, affirmant qu’elle était nécessaire pour sauver l’économie nigériane, minée par la corruption et la mauvaise gestion des subventions pétrolières.
« Nous comprenons la douleur de notre peuple, mais maintenir les subventions, c’est enrichir les contrebandiers et appauvrir notre nation. Nous devons prendre des décisions courageuses pour bâtir un avenir meilleur. »
Il a également annoncé un programme d’aide sociale de 1 000 milliards de nairas destiné à soutenir les familles les plus vulnérables, mais beaucoup jugent ces mesures insuffisantes face à la gravité de la crise.
LA RÉDACTION