La ville de Kananga, chef-lieu du Kasaï Central, est le théâtre d’une lutte d’influence sans précédent au sein de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS).
À trois ans des élections de 2028, le parti présidentiel est divisé en trois ailes rivales, toutes revendiquant la légitimité de la fédération locale.
Trois figures s’opposent : Antoine Kalulambi Mwamba, Amandus Katanga et le professeur Tulume. Une situation qui interroge sérieusement l’avenir du parti dans cette province stratégique.
Qui est le véritable fédéral ?
La multiplicité de fédéraux crée un flou autour de la légitimité de chacun.
Les textes fondamentaux de l’UDPS fixent pourtant les modalités d’accès à la présidence fédérale : élection démocratique par la base ou nomination par la hiérarchie nationale, selon les contextes. Le respect de cette procédure semble être mis à rude épreuve à Kananga.
Des critères flous, une reconnaissance incertaine
Qu’est-ce qui définit une fédération reconnue ? Le respect de la ligne du parti, la mise en place des organes de base et une validation par la direction nationale. Mais l’absence de clarté dans les communications officielles laisse libre cours à des interprétations divergentes, alimentant les tensions.
Silence au sommet ?
La direction nationale de l’UDPS, jusqu’ici, reste silencieuse face à cette cacophonie locale. Ce mutisme est perçu comme un manque d’arbitrage, qui laisse le terrain à des conflits internes nuisibles à la cohésion du parti.
Crise de leadership ou vide juridique ?
La rivalité entre les trois fédéraux traduit à la fois un problème de leadership et une mauvaise lecture des statuts du parti. Le manque de concertation interne affaiblit les structures de base et fragilise la confiance des militants.
*Une base désorientée, un parti fragilisé*
Cette situation crée une fracture au sein des militants, certains appelant à une réconciliation, d’autres se rangeant derrière leur fédéral respectif. Le risque de désintégration de l’UDPS dans le Kasaï Central est réel si aucune solution n’est trouvée.
Quelle issue pour 2028 ?
Face à cette instabilité, des voix s’élèvent pour appeler à une restructuration immédiate, sous la supervision directe du Secrétariat national du parti. Une seule fédération forte, issue d’un processus transparent et inclusif, pourra éviter une débâcle électorale dans la province.
La vitalité démocratique ne doit pas devenir un prétexte à la désunion. Pour espérer rayonner en 2028, l’UDPS doit résoudre cette crise interne sans tarder.
NESTOR ILO