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Crise à Kabare et Walungu (Sud-Kivu) : L’éducation des enfants lourdement fragilisée par les combats et interventions armées

by Zionnews

Sud-Kivu, septembre 2025 – Depuis mardi 9 septembre, les activités scolaires sont totalement paralysées dans plusieurs écoles des territoires de Kabare et de Walungu, notamment à Kamisimbi.

Selon des témoignages locaux, des hommes armés, se présentant comme combattants Wazalendo, ont fait irruption dans les établissements, chassant élèves et enseignants.

Le personnel éducatif serait sommé de joindre leur lutte contre les rebelles du M23, sur fond de tensions persistantes.

Ces actes sont vivement dénoncés par la Nouvelle Dynamique de la Société Civile (NDSCI), dont le président national, Jean Chrysostome Kijana, rappelle que l’accès à l’éducation est un droit fondamental en RDC, et appelle à des sanctions sévères contre ces exactions.

Ces récents événements aggravent un contexte déjà lourdement déstabilisé. Depuis plusieurs mois, les écoles de Walungu sont quasi désertes : cinq mois sans enseignement deux mois de grève des enseignants depuis septembre 2024, suivis de trois mois d’affrontements entre le M23, les FARDC et les Wazalendo. Les élèves sont réduits à l’attente, dans un vide éducatif sans fin.

La situation reste aussi critique dans les autres territoires du Sud-Kivu : 635 écoles sont fermées, impactant plus de 272 500 enfants et privant ainsi toute une génération de son avenir scolaire. Dans l’ensemble de la région du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, les chiffres du ministère de l’Éducation sont alarmants : près de 1,9 million d’élèves sont en rupture scolaire et près de 6 000 écoles fermées.

Les territoires de Kabare et Walungu sont régulièrement le théâtre d’intenses combats entre les groupes armés. À Kabare, des affrontements fréquents entre Wazalendo et M23 ont conduit à des morts, des violences et une atmosphère de peur paralysante.

En juin 2025, au moins neuf personnes ont trouvé la mort dans plusieurs localités de Kabare – Cirunga, Bushwira, Kagabi – dans des échanges meurtriers entre Wazalendo et M23. Les écoles ont fermé leurs portes au moindre tir : enseignants et élèves ont été contraints de quitter les lieux, redoutant pour leur sécurité. Une reprise fragile des cours a été observée le 17 juin à l’Institut Kamole, mais la plupart des écoles, comme le Lycée Canya, restaient closes, suspendues par la crainte des combats et la découverte macabre de corps enveloppés dans des sacs le long du lac Kivu.

À Walungu, des affrontements violents ont également fait au moins six morts et plusieurs blessés entre le 26 et le 28 juin, notamment dans les villages de Malangiro, Cagala et Nakahanda, provoquant d’importants déplacements de population et une intensification de la crise sécuritaire. Le 17 juillet, de nouveaux combats ont éclaté à Kabare et Walungu, faisant fuir des habitants sous les tirs d’armes lourdes, incendiant des maisons et paralysant toute activité éducative ou économique.

L’accumulation de ces épisodes plonge les enfants du Sud-Kivu dans un vide éducatif dramatique, sacrifiant une génération entière au rythme des combats. Entre fermeture d’écoles, grèves, peur et déplacements forcés, la scolarité devient un luxe inaccessible.

Jean Chrysostome Kijana, à la tête de la NDSCI, condamne fermement ces pratiques, estimant que priver les enfants d’éducation constitue une violation flagrante des droits fondamentaux en RDC. Il en appelle aux autorités pour que des sanctions exemplaires soient appliquées et que les enfants puissent retourner à l’école en toute sécurité.

À Kabare et Walungu, l’éducation est aujourd’hui un champ de bataille invisible. Les élèves et leurs enseignants sont pris en otage d’un conflit qui n’épargne rien ni personne. Sans interventions rapides et concertées, l’avenir de toute une génération reste en péril.

L’appel de la société civile doit résonner auprès du gouvernement et de la communauté internationale : l’école ne doit jamais devenir la première victime de la guerre.

✍️Pour Zionnews-tv.net / Jason Kabera

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