En août 2025, l’État congolais a récupéré près de 600 titres miniers, couvrant plus de 31 000 km². Officiellement, il s’agit d’assainir le cadastre et d’instaurer plus de transparence dans un secteur longtemps gangrené par l’opacité.
Mais cette opération cache une enquête aux ramifications politiques, économiques et diplomatiques inattendues.
L’homme-clé : Martin Kabwelulu
L’arrestation de Martin Kabwelulu, ex-ministre des Mines sous Joseph Kabila (2007–2019), a marqué un tournant. Interrogé par les autorités, il aurait révélé les circuits opaques d’attribution des concessions, souvent dissimulés derrière sociétés écrans et prête-noms.
Ces révélations ont permis de reconstituer un puzzle complexe, exposant les bénéficiaires réels de centaines de carrés miniers.
Les bénéficiaires : un réseau tentaculaire
Parmi les figures congolaises citées :
Joseph Kabila, présenté comme le principal bénéficiaire, avec une fortune estimée à 34 milliards $
Albert Yuma, Moïse Katumbi, Janette et Zoé Kabila
Même Jean-Marc Kabund, pourtant hors du FCC, apparaît dans les listings
Mais l’affaire dépasse les frontières. Des personnalités africaines et occidentales auraient également reçu des titres miniers dans le cadre de transactions diplomatiques opaques. Parmi elles :
Olusegun Obasanjo (Nigeria), récompensé pour sa discrétion sur les accords du 23 mars
Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville), pour son soutien politique
Louis Michel (Belgique), en appui à l’installation du régime Kabila
Le clan Clinton (USA), pour son rôle dans le renversement de Mobutu
Thabo Mbeki et Jacob Zuma (Afrique du Sud), dans le cadre de relations bilatérales avec Kinshasa
Vers une nouvelle gouvernance minière ?
La reprise des titres ouvre la voie à une redistribution plus équitable des ressources.
Sango.cd