Un rapport d’enquête percutant, rédigé par le député national de l’Ituri, Iracan Gratien de Saint-Nicolas, met en lumière l’inaction des autorités face aux massacres dans le territoire de Djugu. L’élu, dans un document à la fois accusateur et unificateur, dénonce le silence des institutions et appelle à la démobilisation de tous les groupes armés pour une paix durable.
Une voix pour les victimes face au silence des institutions.
Le rapport, qui se veut la voix des victimes, critique ouvertement l’inertie des institutions de la République, y compris l’Assemblée nationale. Le député Iracan souligne que de multiples correspondances ont été adressées aux autorités pour alerter sur les crimes commis dans le Djugu, mais qu’elles sont restées sans réponse.
L’auteur insiste sur le fait que son rapport est dénué de toute influence politique. Il y affirme défendre la communauté Hema, qui subit un cycle de persécutions depuis 2017, tout en précisant qu’il n’en est pas issu. Le document est basé sur des témoignages de victimes réelles, dont l’identité a été protégée pour leur sécurité.
Les groupes armés ne sont pas les peuples Le député Iracan de Saint-Nicolas a tenu à faire une distinction claire entre les groupes armés et les communautés qu’ils prétendent représenter. Il a rappelé que la milice CODECO ne doit pas être confondue avec le peuple Lendu, tout comme la CRP n’est pas la communauté Hema. D’autres groupes, tels que Chini ya Kilima, FPIC, Chini ya Tuna ou Jamkula Bantu, sont également accusés d’avoir commis des exactions en se réclamant abusivement de communautés comme les Bira, les Lese ou les Nyali.
Pour l’élu, ces groupes sont des criminels qui doivent répondre de leurs actes devant la justice. Il presse l’État de démobiliser toutes ces milices, au lieu de se servir de l’une contre l’autre, pour ramener une paix durable.
Un appel à l’unité et au respect des forces de sécurité Le député a conclu son message par un appel à la paix entre toutes les communautés de l’Ituri : Lendu, Hema, Bira, Ngiti, Alur, Nyali et Lese. Il a également encouragé les groupes armés à déposer les armes et à rejoindre les processus de paix en cours. Il a particulièrement condamné “l’activisme armé” du mouvement rebelle CRP et a invité son chef, Thomas Lubanga, à privilégier la voie politique pacifique.
Enfin, il a adressé un message aux Forces armées de la RDC (FARDC) et à la Police nationale congolaise (PNC), les exhortant à se battre pour la patrie avec intégrité et respect de la population, qu’il qualifie de “colonne vertébrale” des forces de défense.
Iracan Gratien
