Plus d’un an après le coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum, la situation politique au Niger reste incertaine et continue de diviser la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
L’organisation régionale, qui avait initialement adopté une position ferme en exigeant la libération immédiate de Bazoum et le retour à l’ordre constitutionnel, se retrouve aujourd’hui face à un dilemme stratégique.
Dès les premiers jours du putsch, la CEDEAO avait menacé d’intervenir militairement pour rétablir le pouvoir civil. Cette option avait été soutenue par certains pays membres, notamment le Nigeria et le Sénégal, mais fortement contestée par d’autres États comme le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, eux-mêmes dirigés par des régimes militaires. Cette division interne a paralysé l’organisation, rendant toute action concrète difficile.
Aujourd’hui, les putschistes, dirigés par le général Abdourahamane Tiani, ont consolidé leur pouvoir en instaurant un Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). Malgré les sanctions économiques imposées, le régime militaire a trouvé un appui auprès de ses alliés, notamment le Mali et le Burkina Faso, qui ont menacé de considérer toute intervention étrangère comme une déclaration de guerre.
La CEDEAO, quant à elle, se trouve dans une impasse. D’un côté, elle veut préserver son image d’organisation défendant la démocratie et l’État de droit. De l’autre, une action militaire pourrait déstabiliser davantage la région du Sahel déjà en proie au terrorisme et à des crises humanitaires. Plusieurs voix, y compris au sein de l’Union africaine et de la communauté internationale, appellent désormais à une solution diplomatique.
Conclusion : Alors que le Niger s’enfonce dans une transition incertaine, la CEDEAO doit rapidement redéfinir sa stratégie. L’option du dialogue semble gagner du terrain, mais la question demeure : comment rétablir la démocratie sans plonger la région dans un conflit généralisé ? Les prochains mois seront déterminants pour l’avenir politique du Niger et la crédibilité de la CEDEAO.
LA REDACTION