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ÉDITORIAL — Transco au Kasaï Central : Quand le service public prend une direction unique

by Zionnews

Depuis quelques jours, la population du Kasaï Central observe avec frustration une étrange réorientation des bus Transco dans la province.

ces véhicules, censés servir au transport urbain pour soulager les difficultés de mobilité des citoyens, se sont mystérieusement convertis en navettes quasi-exclusives pour un seul axe : Kananga Kazumba, fief natal du gouverneur Moïse Kambulu Nkonko.

Cette situation soulève de nombreuses interrogations quant à la gestion équitable des biens publics mis à la disposition des provinces par le gouvernement central.

Les bus Transco ont été envoyés par le Chef de l’État dans toutes les provinces pour répondre à un besoin concret améliorer la circulation urbaine, rendre les transports accessibles et fluidifier la mobilité des citoyens, surtout les plus vulnérables.

À Kananga, la capitale provinciale du Kasaï Central, les besoins sont criants les transports en commun sont rares, chers et parfois dangereux. Pourtant, les bus Transco brillent par leur absence dans les artères de la ville pire, ils sont visibles mais uniquement sur le trajet de Kazumba, une zone à forte symbolique politique.

En lieu et place du transport de personnes, ces bus sont désormais utilisés pour le transport de marchandises, allant jusqu’à ignorer les autres territoires de la province qui, eux aussi, peinent à se déplacer.

Un usage qui semble s’éloigner de leur vocation première.
Les citoyens s’interrogent : pourquoi privilégier un seul territoire ? Quelle logique préside à cette centralisation de la flotte Transco sur une seule direction ?

Du côté des défenseurs de cette décision, certains avancent une justification stratégique. Kazumba, étant un territoire agricole majeur, bénéficierait d’un soutien logistique pour écouler ses produits vers Kananga, stimulant ainsi l’économie locale. Une approche qui pourrait sembler logique dans une optique de développement intégré. De plus, certains estiment que l’état des routes vers d’autres territoires ne permettrait pas encore d’y affecter les bus sans les endommager rapidement.

Mais ces arguments peinent à convaincre, surtout lorsqu’ils sont confrontés à la précarité dans laquelle évoluent les agents de Transco eux-mêmes pal payés, sans garanties ni stabilité, beaucoup sont affectés à des postes sans perspectives et changent de fonctions comme on change de chemise, au gré des humeurs d’une hiérarchie déconnectée. Comment justifier un projet structurant si ceux qui le portent sont eux-mêmes abandonnés ?

Ce dossier pose un vrai problème de gouvernance publique. Un bien public, comme Transco, ne devrait en aucun cas être instrumentalisé à des fins régionales, politiques ou économiques limitées à un seul territoire, surtout au détriment de la majorité. Le principe de l’équité dans la gestion des ressources publiques doit primer.

Si le gouvernement provincial veut vraiment soutenir l’économie de Kazumba, il doit le faire sans priver le reste de la province d’un service vital. Il est temps d’ouvrir le débat, d’apporter des réponses claires et surtout d’étendre le service Transco à tous les territoires du Kasaï Central.

Ce n’est qu’à ce prix que l’on restaurera la confiance entre les gouvernés et les gouvernants.
En attendant, les habitants de Kananga continuent de marcher, de payer cher ou de monter dans des taxis de fortune, pendant que les bus destinés à les servir font route vers Kazumba, le moteur bien rempli de marchandises.

Par Nestor Ilo

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