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Goma – Quand le “makala” devient un luxe : immersion auprès des vendeuses de charbon

by Zionnews

 Goma-Dans les ruelles poussiéreuses de Birere et Katoyi, le crépitement des sacs de charbon qu’on ouvre résonne comme une chanson du quotidien.

Ici, le “makala”, indispensable pour préparer à manger, est devenu une denrée de plus en plus chère. Pour comprendre cette situation qui touche toutes les familles, nous avons mené une enquête auprès des principales actrices de ce commerce : les femmes vendeuses.

Les vendeuses en première ligne

Sous un soleil de plomb, assise sur un petit tabouret, Mama Chantal arrange ses petits tas de makala. Elle nous lance avec un sourire amer :

> « Avant, avec 500 francs, on avait un tas qui pouvait préparer le haricot du soir. Aujourd’hui, avec 1 000 francs, tu n’as même pas de quoi cuire les haricots jusqu’au bout… »

À côté d’elle, une autre vendeuse, Mama Furaha, ajoute :

> « Le problème, c’est que les sacs qui arrivent de Masisi coûtent trop cher. Les motards qui transportent le makala disent que la route est mauvaise et que les taxes illégales les appauvrissent. Nous, au marché, on ne fait que suivre le prix. »

Une denrée qui pèse sur les familles

À Goma, près de 80% des ménages utilisent encore le makala comme principale source d’énergie domestique. L’électricité est rare et instable, et le gaz reste trop coûteux pour la majorité. Cette dépendance rend chaque variation de prix dramatique.

« Je suis obligée de réduire le nombre de repas chauds que je prépare pour mes enfants », confie Aline, une mère de six enfants rencontrée à Katoyi. « Quand le makala manque, on fait juste du thé et du pain. Le haricot, on le garde pour les jours de chance. »

Les causes de la flambée

Nos entretiens avec des motards transporteurs confirment les propos des vendeuses :

Routes dégradées : le transport depuis Masisi devient un parcours du combattant.

Multiplication des taxes et tracasseries : chaque barrière prélève son dû.

Insécurité dans les zones d’approvisionnement : certains convois se perdent ou sont pillés.

Selon un motard rencontré à Mugunga, « quand je pars chercher un sac de makala, je dépense presque la moitié du prix en frais de route et en carburant. Quand j’arrive à Goma, je n’ai plus beaucoup de bénéfice, mais le sac coûte déjà trop cher. »

Le cri des vendeuses

Les femmes qui vivent de ce commerce demandent des solutions. Elles évoquent le besoin :

D’un encadrement par l’État pour réduire les taxes illégales ;

D’alternatives énergétiques accessibles comme le gaz ou les briquettes écologiques ;

D’un soutien aux motards afin que le transport soit moins coûteux.

« Si rien ne change, les pauvres familles de Goma vont souffrir davantage », avertit Mama Furaha, en pesant un petit tas de makala sur sa balance rudimentaire.

Conclusion

Notre enquête montre que la flambée du prix du makala n’est pas seulement une question économique : elle touche à la survie même des familles de Goma.

Tant que des alternatives durables ne seront pas proposées et que le transport restera semé d’embûches, le makala restera au cœur des inquiétudes quotidiennes.

Pour Zionnews-tv.net / Jason Kabera

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