La nomination de Grâce Emie Kutino comme Ministre de la Jeunesse dans le gouvernement Suminwa a suscité à la fois enthousiasme et interrogations dans le paysage politique congolais. Issue d’un environnement spirituel plutôt que politique, cette figure jeune et engagée incarne un profil atypique au sein de l’exécutif congolais.
Un parcours singulier : foi et jeunesse en ligne de mire
Fille du célèbre pasteur Fernando Kutino, Grâce Kutino a grandi entre engagement religieux et exil. Sa trajectoire en tant que pasteure et leader chrétienne a façonné une vision centrée sur les valeurs morales, l’éducation et l’éveil des consciences. Présidente de « Jeunesse pour Christ » depuis 2023, elle a su se forger une certaine légitimité auprès des jeunes croyants et des milieux évangéliques.
Une nomination symbolique mais stratégique
Le Président Tshisekedi, en validant cette nomination, envoie un message clair : intégrer de nouvelles voix dans l’appareil étatique, en particulier celles issues de la société civile religieuse. Grâce Kutino incarne cette volonté de renouveau. Elle représente aussi une carte politique pour renforcer l’influence du pouvoir dans les milieux chrétiens, notamment en prélude aux futures échéances électorales.
Des attentes immenses face aux défis
Avec un taux de chômage élevé, la précarité, et une jeunesse souvent marginalisée dans les décisions politiques, la tâche de la ministre s’annonce complexe. Elle devra rapidement faire ses preuves en apportant des réponses concrètes : réformes structurelles, accès à l’emploi, promotion de l’entrepreneuriat, engagement civique, etc.
Un test de crédibilité politique
Si son image est aujourd’hui porteuse d’espoir, son manque d’expérience politique reste un défi. Sa réussite dépendra de sa capacité à s’entourer, à écouter les jeunes dans leur diversité, et à éviter une gouvernance trop centrée sur les seuls cercles religieux.
Grâce Kutino incarne une jeunesse qui ose s’engager dans la sphère publique. Son arrivée au gouvernement est un signal fort, mais elle devra aller au-delà du symbole pour bâtir une politique de jeunesse inclusive, moderne et déconnectée des clientélismes habituels. C’est à cette condition qu’elle pourra transformer son profil atypique en force politique durable.
LA REDACTION