À peine 24 heures après la signature de la feuille de route de Luanda, censée ramener l’apaisement entre Kinshasa et Kigali, les armes ont de nouveau parlé à l’Est de la République Démocratique du Congo.
Le Mouvement du 23 mars (M23), groupe rebelle actif dans le Nord-Kivu, a refusé de se conformer aux résolutions du sommet, en affirmant ne pas être concerné par un accord signé entre deux chefs d’État sans leur participation directe.
Cette reprise des hostilités a jeté un sérieux doute sur l’efficacité du processus de Luanda. Alors que les Congolais espéraient un retour progressif au calme, des combats violents ont éclaté dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo, forçant des milliers de civils à fuir leurs villages. Des rapports d’ONG ont rapidement confirmé que des familles entières erraient sur les routes, sans abri ni nourriture, augmentant une crise humanitaire déjà dramatique.
Le gouvernement congolais a accusé le Rwanda de jouer un « double jeu » : afficher sa bonne volonté à la table des négociations tout en continuant à appuyer militairement le M23. Kigali, de son côté, a maintenu ses dénégations, rejetant la responsabilité de la recrudescence des combats sur Kinshasa, accusée de collaborer avec les FDLR, un autre groupe armé hostile au Rwanda.
Pour la population congolaise, ce nouvel épisode est apparu comme une trahison. Beaucoup ont vu dans le refus du M23 un signe que la paix ne peut être obtenue uniquement par des accords diplomatiques, mais qu’elle nécessite une implication directe des groupes armés eux-mêmes et une réelle volonté de démobilisation.
Ainsi, la reprise des hostilités a démontré la fragilité du processus engagé. Elle a aussi rappelé que sans une action ferme sur le terrain, les accords signés au sommet ne suffisent pas à ramener la paix dans l’Est de la RDC.
LA REDACTION