Depuis plusieurs jours, les réseaux sociaux et divers canaux d’information rapportent une pétition initiée contre l’actuel bureau de l’Assemblée nationale dirigé par le Docteur Vital Kamerhe, celui que les Congolais surnomment « le Pacificateur personnel ».
En tant qu’observateur attentif de la vie politique congolaise, je constate avec regret que la classe politique actuelle semble manquer de sens des priorités, ou alors ne réalise pas l’ampleur de la situation nationale.
Alors que le pays cherche les voies du dialogue et que le Chef de l’État œuvre pour l’unité nationale, certains acteurs, y compris dans sa propre famille politique, s’emploient à créer des crises institutionnelles. Le cas de l’honorable Chrispin Mbindule et de ses soutiens en est une illustration manifeste.
Kamerhe, un président réformateur à l’Assemblée nationale
L’honorable Vital Kamerhe, depuis son élection à la tête de l’Assemblée nationale, a imprimé un souffle nouveau dans la gestion de cette institution. Contrairement à ses prédécesseurs, il a initié une réduction historique du train de vie parlementaire.
Le bureau Mboso laissait une charge de 48 milliards de francs congolais, soit environ 16 millions USD.
Kamerhe a ramené ce montant à 28 milliards de francs congolais, soit environ 9 millions USD.
Une réforme courageuse qui a mécontenté certains députés, notamment lorsqu’il a refusé la dotation en véhicules de fonction.
Pourtant, les élus bénéficient déjà d’un salaire conséquent et de divers avantages, justifiés par ce que d’aucuns appellent les « coutumes parlementaires », comme l’a rappelé le deuxième vice-président Mboso Nkodia.
Une pétition aux allures de règlement de comptes
Il est clair que la pétition visant Kamerhe ne repose pas sur une véritable critique institutionnelle, mais sur une logique de règlement de comptes politiques et d’intérêts particuliers.
En réalité, ce qu’on reproche à Kamerhe, c’est moins sa gestion que sa volonté de rompre avec des pratiques budgétivores qui ne profitent ni à l’État ni au peuple.
Le silence troublant du Chef de l’État
Un autre fait interpelle : le silence du Chef de l’État face à cette offensive politique contre un allié de premier plan.
L’absence de réaction de Félix Tshisekedi, alors que Vital Kamerhe est considéré comme un « allié de la première heure », laisse planer des inquiétudes sur la solidité de l’alliance au sommet de l’État.
Appel à la conscience nationale
J’en appelle à la vigilance de la population congolaise, et plus particulièrement à la jeunesse. Il est temps d’ouvrir les yeux sur ce dossier et de dire non à la manipulation politique. La stabilité de nos institutions est essentielle à la consolidation de la démocratie et au développement.
L’avenir du pays est entre nos mains. Refusons d’être des spectateurs manipulés et devenons des acteurs responsables du destin national.
Comme je le souligne, la montée du Congo dépend de notre capacité à protéger nos institutions contre les crises artificielles et les ambitions personnelles.
Graddy Oloko
Analyse politique
Expert en leadership responsable en matière de transparence et de Bonne Gouvernance.