Kinshasa, 5 octobre 2025 — Ironie du sort, alors que l’Assemblée provinciale de Kinshasa traverse une zone de turbulences institutionnelles sans précédent, une nouvelle bataille s’ouvre pour le contrôle du poste de vice-président du Bureau.
Ce siège stratégique est aujourd’hui disputé entre Steve Kongolo Mulumba, suppléant de l’honorable Péter Kazadi, et Nicolas Wemankoy, suppléant de l’honorable Élier Ntambwe.
Tous deux appartiennent au regroupement politique “4AC”, dont l’autorité morale n’est autre que l’honorable Péter Kazadi, ancien Vice-Premier ministre de l’Intérieur et figure influente du camp présidentiel vu son leadership et sa loyauté au chef. Ce regroupement est également celui du président de l’Assemblée provinciale, Lévi Mbuta Sangupamba, hospitalisé ces derniers jours mais demeurant au cœur de l’actualité politique kinoise.
Selon plusieurs sources au sein de l’hémicycle, un “deal” politique serait en préparation pour la reconfiguration du Bureau de l’Assemblée. Si ce scénario venait à se concrétiser, la nouvelle équipe pourrait se présenter comme suit :
1. Tshinyama Pemba Germaine : Présidente ( espace grand Kasaï )
2. Steve Kongolo Mulumba ou Nicolas Wemankoy : Vice-président ( espace grand Kasaï )
3. Nkongolo André : Rapporteur ( espace grand Kasaï )
4. Mubengaie kamanga Socrates : Questeur ( espace grand Kasaï)
5. Samba : Rapporteur Adjoint ( espace Équateur)
Cette composition, largement dominée par des élus issus de l’espace Kasaï, suscite déjà de vives réactions dans l’opinion kinoise.
Beaucoup s’interrogent sur la représentativité géopolitique de ce bureau dans une ville historiquement ancrée dans l’espace Ne Kongo. Des observateurs dénoncent un déséquilibre régional qui pourrait accentuer les frustrations identitaires au sein des acteurs politiques et de la population.
Pour certains analystes, cette tendance traduit une dérive inquiétante du jeu politique congolais : celle du repli communautaire et du tribalisme institutionnel.
Les critiques vont jusqu’à interpeller directement le chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, lui-même originaire du Kasaï, à “lutter contre ces anti-valeurs qui minent l’unité nationale et affaiblissent la décentralisation politique à Kinshasa.”
Cette controverse survient dans un contexte déjà tendu, marqué par des pétitions internes, des plénières contestées et une crise de légitimité du Bureau.
L’enjeu dépasse donc la simple nomination à un poste : il met en lumière la nécessité d’un équilibre territorial et politique dans la gestion de la capitale.
La suite dépendra des arbitrages du pouvoir central et de la capacité des élus provinciaux à privilégier la cohésion plutôt que les calculs ethno-politiques.
LA REDACTION
