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Une mobilisation tardive du Conseil provincial de la jeunesse du Kasaï Central ?(Analyse)

by Zionnews
Depuis son élection à la tête du Conseil provincial de la jeunesse (CPJ) du Kasaï Central, l’actuel président du CPJ s’est illustré par un silence institutionnel difficilement compréhensible.

Depuis son élection à la tête du Conseil provincial de la jeunesse (CPJ) du Kasaï Central, l’actuel président du CPJ s’est illustré par un silence institutionnel difficilement compréhensible.

Alors que l’attente était grande au sein des structures communales de jeunesse, aucune descente de proximité ni prise de contact avec les conseils communaux n’a été entreprise. Cette absence prolongée sur le terrain a suscité, à juste titre, interrogations et frustrations parmi les jeunes à la base.

Il a fallu attendre les rumeurs annonçant la visite imminente de la ministre nationale de la Jeunesse, Grâce Émie Kutino, pour que le président du CPJ initie, subitement, une série de visites protocolaires auprès des bourgmestres des différentes communes de la ville de Kananga. Cette tournure précipitée, au lieu de rassurer, semble davantage confirmer les soupçons d’un leadership réactif et non proactif.

Toutefois, la jeunesse kasaïenne ne doit pas être le théâtre d’un activisme de façade dicté par les événements ou la visibilité médiatique. Elle mérite un engagement permanent, sincère et orienté vers des résultats concrets. L’image du CPJ ne peut se résumer à des actions ponctuelles liées à des visites officielles.

Le président du CPJ est donc appelé à transformer cette opportunité en un nouveau départ. Il doit revoir son approche, renforcer les liens avec les structures communales, proposer un plan d’action lisible et impliquer davantage les jeunes dans les décisions. Car la vraie force du Conseil provincial de la jeunesse réside dans sa capacité à fédérer toutes les couches de la jeunesse autour d’un projet commun.

En définitive, si l’odeur de l’arrivée d’une ministre a pu réveiller une certaine dynamique, qu’elle serve de leçon pour construire un leadership permanent et non circonstanciel. La jeunesse attend plus qu’une présence médiatique : elle attend un capitaine visionnaire et engagé.

Dans une fonction aussi sensible que celle de la coordination des actions en faveur de la jeunesse, l’absence de proximité et d’initiatives dès les premières heures du mandat trahit un déficit de vision et de stratégie. Le CPJ, organe censé être le miroir des aspirations et défis des jeunes, ne saurait se permettre une telle inertie, surtout dans un contexte où les frustrations sociales des jeunes ne cessent de s’intensifier.

Certains pourront avancer, à sa décharge, les réalités logistiques ou les lenteurs administratives. Mais cela ne saurait justifier le silence total vis-à-vis des structures de base, censées être ses relais naturels. Une dynamique inclusive, dès le début, aurait permis de construire une feuille de route participative, solide et représentative des vrais besoins des jeunes dans les communes.

Il est cependant injuste de nier l’importance de cette récente mobilisation, même si elle semble précipitée. Prendre contact avec les autorités locales à l’approche d’une visite ministérielle, c’est aussi préparer un cadre d’échange structuré pour porter la voix de la jeunesse auprès des décideurs nationaux. C’est une occasion, bien que tardive, de rectifier le tir et de rétablir le lien avec la base.

Nestor ilo

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