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Catastrophe écologique : la RDC, l’Ouganda et le secrétaire général de l’EAC mis en cause

by Zionnews

L’alerte congolaise pour l’environnement et les droits de l’homme ( ACEDH ) ensemble avec les défenseurs locaux de l’environnement et leaders communautaires des pêcheurs, ont une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme sur les risques que représente l’exploitation pétrolière dans la région des Grands Lacs.

Réunis mercredi 26 novembre à Kinshasa , les promoteurs de cette initiative ont présenté à la presse les grandes lignes d’une requête introduite devant la Cour de justice de la Communauté d’Afrique de l’Est (EACJ).

Une action en justice contre trois acteurs clés selon Maître Éric Kambale, avocat et membre de l’équipe ayant rédigé la requête, l’objectif est clair : « stopper des activités industrielles dont les impacts portent gravement atteinte à la vie humaine et à l’environnement ».

La plainte a été déposée le 13 octobre 2025, sous la référence 44 of 2025, contre l’Ouganda, la République démocratique du Congo et le secrétaire général de l’EAC.

Les organisateurs pointent du doigt des manquements graves dans la gestion de ressources naturelles partagées et une absence de coordination régionale.

Les tensions sont montées en septembre 2025 lorsque les pêcheurs des lacs Albert et Édouard ont constaté une baisse soudaine et inhabituelle des captures. Une raréfaction du poisson jamais observée durant la saison sèche.

En octobre, une étude menée par Environmental Law Alliance Worldwide (ELAW) est venue confirmer leurs craintes. Les projets pétroliers ougandais Tilenga et Kingfisher seraient responsables :

d’une prolifération d’algues ;

d’une contamination chimique des eaux ;

d’une perturbation des écosystèmes lacustres, avec un risque direct pour la sécurité alimentaire de milliers de riverains.

« Ces sociétés asphyxient littéralement le lac », a dénoncé Josué Kambansu Katsuva, représentant des pêcheurs, évoquant également la disparition progressive de plusieurs espèces.

Un dossier marqué par de multiples violations environnementales

Les requérants accusent l’Ouganda d’avoir lancé des projets pétroliers à fort impact sans consultation des communautés congolaises vivant dans les zones frontalières.

Ils dénoncent également l’absence d’évaluations environnementales robustes, tant nationales que transfrontalières, ainsi que l’inaction de l’État congolais face à une situation qui met en péril la biodiversité régionale.

Selon eux, il s’agit d’une violation évidente des obligations de bonne gouvernance environnementale ; des principes de développement durable et des règles de coopération concernant la gestion des ressources naturelles partagées.

Au terme de la conférence de presse, Élysée Mushiya, porte-parole des organisateurs, a rappelé leurs attentes vis-à-vis de la Cour de justice de l’EAC. Ils réclament :

l’application du principe pollueur-payeur ;

des mesures strictes garantissant la sécurité physique et juridique des défenseurs de l’environnement impliqués dans ce dossier.

« Cette lutte est légitime, noble et essentielle », a-t-elle insisté, soulignant que les communautés riveraines ne peuvent rester sans protection face à ce qu’elles qualifient de catastrophe.

Nestor Fuluma

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