L’opposant historique tunisien Ahmed Néjib Chebbi a été arrêté ce jeudi 4 décembre à son domicile, quelques jours seulement après sa condamnation en appel à 12 ans de prison pour complot contre la sûreté de l’État.
L’information a été confirmée par sa fille ainsi que par l’un de ses avocats, suscitant une vague d’inquiétude au sein de la classe politique tunisienne et à l’international.
Une figure majeure de l’opposition
Âgé de plus de 80 ans, Ahmed Néjib Chebbi est l’un des visages les plus emblématiques de la vie politique tunisienne. Cofondateur et président du Front du salut national (FSN), principale coalition de l’opposition, il est reconnu pour son combat de plusieurs décennies en faveur de la démocratie, des droits humains et du pluralisme politique en Tunisie.
Son arrestation marque un nouveau tournant dans le climat politique du pays, où les critiques évoquent une répression accrue contre les voix dissidentes depuis plusieurs mois.
Des condamnations en série dans la même affaire
L’affaire dans laquelle Chebbi est impliqué a déjà conduit à l’arrestation et à la condamnation de plusieurs autres figures de l’opposition tunisienne.
Parmi elles :
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Ayachi Hammami, avocat reconnu, condamné à 5 ans de prison ;
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Chaïma Issa, militante et figure influente du mouvement contestataire, condamnée à 20 ans de prison.
Ces condamnations, également liées à des accusations de complot contre la sûreté de l’État, ont provoqué de vives réactions de la part de plusieurs ONG, partis politiques et observateurs internationaux.
Un contexte politique de plus en plus tendu
Depuis 2021, la scène politique tunisienne est marquée par une crise institutionnelle profonde : dissolution du Parlement, renforcement du pouvoir présidentiel, arrestations d’opposants, et restrictions croissantes sur les libertés publiques.
L’arrestation d’Ahmed Néjib Chebbi s’inscrit dans cette dynamique et risque d’alimenter davantage les tensions politiques internes ainsi que les préoccupations des partenaires internationaux de la Tunisie.
Des appels à la libération et au respect des droits
Plusieurs voix se sont déjà élevées pour dénoncer un durcissement du régime et réclamer la libération immédiate de Chebbi et des autres détenus politiques. Des organisations de défense des droits humains rappellent que les procès pour « complot » sont souvent critiqués pour leur manque de transparence et d’indépendance judiciaire.
LA REDACTION
