Dans les rues poussiéreuses de Kananga, au cœur du Kasaï Central, un secteur artisanal continue de résister aux aléas économiques et de jouer un rôle clé dans le tissu socio-économique local : La fabrication des fenêtres en fer.
À ciel ouvert, souvent sous des abris de fortune, de jeunes artisans soudent, découpent et assemblent avec précision des cadres métalliques destinés à équiper habitations et bâtiments publics.
Malgré le manque de moyens modernes, ces forgerons et soudeurs, parfois aidés par de très jeunes apprentis, s’adaptent avec ingéniosité aux besoins de la population.
Le travail est physique, technique, et nécessite une grande maîtrise du métal, de la soudure et des mesures, souvent apprises sur le tas.
Cette activité contribue non seulement à réduire le chômage des jeunes, mais elle constitue également un levier de développement local, en réponse à une demande croissante en matériaux de construction.
Toutefois, les artisans font face à de nombreux défis : absence de soutien public, manque d’outillage moderne, accès limité aux financements et insécurité juridique autour des installations informelles.
L’encadrement de ce secteur par les autorités locales, notamment à travers des formations, des subventions et l’aménagement de zones artisanales dédiées, pourrait favoriser son développement durable et sa professionnalisation.
En attendant, ces hommes et jeunes de Kananga continuent, marteau et chalumeau en main, à bâtir un avenir à coups d’étincelles.
Nestor ilo