La tournée nationale de la ministre de la Jeunesse, Grâce Émie Kutino, censée être une démarche de consultation et de proximité avec la jeunesse congolaise, a connu un sérieux revers à Tshikapa, chef-lieu de la province du Kasaï.
Ce qui devait être un moment d’échange et d’écoute s’est transformé en un épisode révélateur d’un déficit criant de coordination, de communication et peut-être de considération envers les bénéficiaires mêmes de cette visite la jeunesse locale
Un accueil sans âme, une mobilisation fantôme
Ce mardi 11 novembre 2025, les attentes étaient grandes à Tshikapa. Les jeunes s’attendaient à une rencontre vivante, participative et engageante. À la place, ils ont eu droit à une scène quasi vide, un protocole bâclé, et une atmosphère glaciale.
L’absence de communication en amont, le manque de synergie entre le ministère de tutelle et les autorités locales, ainsi que le monopole laissé au Conseil provincial de la jeunesse, ont lourdement pesé dans l’échec de cette étape de la tournée.
Certains observateurs évoquent une arrogance manifeste de l’équipe d’avance de la ministre, visiblement convaincue que la présence seule de Grâce Émie Kutino suffirait à faire déplacer les foules. Résultat : un fiasco de visibilité, une communication inefficace, et surtout, une jeunesse laissée sur sa soif d’écoute, de dialogue et de propositions concrètes.
Une tournée déconnectée des réalités de terrain
Au lieu de toucher du doigt les réalités des jeunes Kasaïens, la visite s’est soldée par une série d’interventions convenues, sans véritable contenu, ni actions palpables. Le message officiel vantant l’inclusion de la jeunesse est resté lettre morte. Pour plusieurs jeunes, cette visite n’était qu’un passage obligé sans réelle portée une vitrine politique plus qu’un acte de gouvernance participative.
Le point culminant du malaise reste l’annulation du meeting populaire prévu, faute de mobilisation. Un fait qui en dit long sur la rupture entre le sommet et la base. Si même la jeunesse censée être actrice principale n’est pas impliquée, comment espérer porter un message d’éveil patriotique ?
Cet épisode doit servir de leçon. Car la jeunesse congolaise, surtout en provinces, attend plus que des slogans : elle veut de la considération, des engagements et des actions concrètes. Il est encore temps pour la ministre de rectifier le tir, à condition d’écouter vraiment et pas seulement d’être vue.
Nestor ilo
