Le gouvernement congolais vient de prendre une position ferme en rejetant catégoriquement la médiation proposée par l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, dans le cadre d’un dialogue autour de la paix et de la sécurité en République démocratique du Congo.
Cette décision intervient alors que Mbeki avait convié, début septembre en Afrique du Sud, plusieurs figures politiques congolaises, dont Joseph Kabila, Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Vital Kamerhe ou encore des membres de l’actuel gouvernement, à une conférence inclusive.
Lors d’un point de presse, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a clairement indiqué que « ni le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, ni le conseiller spécial en matière de sécurité, ni aucune autorité congolaise ne se rendra à Pretoria ».
Cette déclaration ferme traduit une rupture nette avec l’initiative de Mbeki, perçue à Kinshasa comme une tentative d’imposer une voie parallèle à celle des institutions officielles congolaises.
Plus encore, Kinshasa accuse ouvertement l’ancien président sud-africain de tenir un discours jugé « complaisant » envers les rebelles du M23-AFC, responsables de graves violations des droits humains dans l’Est du pays.
Le gouvernement congolais estime que toute tentative de médiation qui ne reconnaît pas clairement l’agression du Rwanda à travers le M23 n’est pas crédible ni neutre.
Cette sortie de Kinshasa reflète les tensions croissantes entre le gouvernement congolais et certains acteurs internationaux, à un moment où la pression s’accentue pour un règlement pacifique du conflit dans l’Est.
Pour le pouvoir congolais, toute médiation devra partir d’un respect strict de la souveraineté du pays et d’une reconnaissance claire des auteurs des violences.
En refusant cette initiative, Kinshasa réaffirme sa volonté de rester maître du processus de paix et envoie un signal fort : aucun dialogue ne se fera au détriment de la vérité et de la justice.
Joshmishumbi
