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Souveraineté nationale en jeu : l’analyse critique de John Ngulevo sur l’accord RDC-Rwanda

by Zionnews

À la veille de la signature de l’accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, prévue ce jeudi 4 décembre 2025 à Washington, les réactions se multiplient au sein de l’opinion congolaise.

Parmi elles, celle de John Ngulevo Emmanuel, étudiant en sciences politiques à l’Université catholique du Graben (UCG), livre une analyse lucide, critique et nuancée de cet engagement diplomatique.

Selon lui, cet accord intervient dans un contexte politique, sécuritaire et humanitaire extrêmement préoccupant en RDC.

Le pays fait face à la guerre d’agression menée par l’AFC-M23, aux massacres attribués aux ADF, ainsi qu’à une situation humanitaire marquée par un nombre croissant de déplacés internes.

Pour l’analyste, ces réalités traduisent l’ampleur de la crise qui secoue la région des Grands Lacs depuis plus de trente ans, impliquant notamment la RDC, le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi et la Tanzanie.

Les points clés de l’accord

S’agissant du contenu de l’accord, John Ngulevo Emmanuel relève plusieurs dispositions majeures : le respect de l’intégrité territoriale et la cessation des hostilités, le désengagement et le désarmement des groupes armés, la mise en place d’un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire entre Kinshasa et Kigali, la prise en charge des réfugiés et déplacés internes, l’appui de la MONUSCO et des partenaires multilatéraux, l’intégration économique régionale, ainsi que les mécanismes de règlement des différends. L’entrée en vigueur de l’accord est prévue dès sa signature officielle.
Cependant, l’étudiant reste prudent quant à l’impact immédiat de cet accord sur la situation sécuritaire. Il rappelle que des accords antérieurs ont déjà été signés sans produire d’effets concrets sur le terrain.

Pour lui, l’espoir d’une paix durable dépendra essentiellement de la bonne foi des parties. Il souligne également que, derrière les discours sécuritaires, des intérêts économiques demeurent au cœur des enjeux.

La dimension internationale

Sur le plan international, l’analyste note une implication accrue des puissances étrangères, avec les États-Unis en tête, pays hôte de la signature de l’accord. Il évoque aussi les négociations parallèles menées au Qatar entre la RDC et l’AFC-M23, ainsi que le rôle des Nations Unies qui exigent le retrait des forces étrangères du territoire congolais.

Souveraineté nationale et inclusivité

Concernant la souveraineté nationale, John Ngulevo estime que cet accord présente à la fois des opportunités et des risques. S’il peut contribuer à renforcer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire, il comporte aussi des concessions qui peuvent être perçues comme un affaiblissement partiel de cette souveraineté.
Son principal point de réserve porte sur le manque d’inclusivité du processus.

Il regrette l’absence d’un véritable dialogue national préalable entre Congolais pour analyser les causes profondes de la crise. Il salue les critiques formulées par certaines figures de l’opposition, dont le docteur Denis Mukwege, ainsi que les camps de Martin Fayulu et de Moïse Katumbi, qui appellent à une prise en compte des réalités internes avant toute négociation internationale.

La situation sur le terrain

Pourtant, à quelques jours de la signature, les tensions persistent dans l’Est de la RDC. Des combats opposant les rebelles du M23 aux forces congolaises et aux Wazalendo ont eu lieu le mercredi 3 décembre 2025 dans les villages de Katogota et Kamanyola, au Sud-Kivu. Ces violents affrontements ont provoqué des victimes et entraîné des déplacements massifs de populations, certaines se réfugiant au Rwanda.

Maua Grace

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1 comment

Georges December 4, 2025 - 8:38 am

Ton analyse est pertinente mr John. Néanmoins, moi je crois qu’il y a longtemps que l’on parle d’un dialogue inter congolais mais qui n’a jamais produit des résultats positifs aussi.
Nonobstant cela m’a position resterai toujours au soutien de ce dialogue, car un problème interne ne peut pas être résolu par les étrangers.

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