Le sang continue de couler dans le secteur de Bapere, en territoire de Lubero, Nord-Kivu. En l’espace de 48 heures, deux attaques sanglantes attribuées aux rebelles ADF-MTM ont endeuillé la région, semant la panique et paralysant toute activité.
Dans ces attaques, au moins 14 personnes, dont un militaire, ont perdu la vie. Plusieurs autres ont été blessées et d’autres sont portées disparues.
Après l’incursion du mardi 28 octobre 2025 à Manguredjipa, où quatre civils avaient été tués dans les quartiers Malunguma et Bandulu, le bilan s’est alourdi.
Selon Kakule Kagheni Samuel, président de la société civile dans le secteur de Bapere, deux nouvelles victimes ont été retrouvées : une femme dans la brousse de Basiyamuswa et un militaire blessé qui a succombé à ses blessures.
Le nombre de morts s’élève désormais à six, sans compter les blessés admis à l’HGR de Manguredjipa.
Mais l’horreur ne s’est pas arrêtée là. Le mercredi 29 octobre, une nouvelle attaque a visé le village de Gwado, à l’ouest de Manguredjipa.
Huit civils y ont été exécutés, et plusieurs autres sont portés disparus. Une fois de plus, les rebelles ont frappé malgré la présence des FARDC, l’UPDF et des Wazalendo dans la région.
Face à cette série noire, la société civile s’insurge : comment l’ennemi peut-il frapper en plein centre, sous les yeux de plusieurs forces de défense ? s’interroge Kakule Kagheni Samuel.
Il exige un audit rigoureux au sein des forces déployées et appelle à une évaluation sérieuse de l’opération Shujaa, censée sécuriser la zone.
” Nous nous posons des questions, pourquoi est-ce toujours nous qui perdons nos compatriotes et nos militaires alors que nous sommes entourés d’un important dispositif militaire et de VDP ? Nous demandons qu’une autopsie soit menée au sein de nos forces, et même au sein de la population, pour comprendre les causes de toutes ces pertes en vies humaines,n” a-t-il déclaré.
Pendant ce temps, la peur règne. Les activités socio-économiques, scolaires, agricoles et l’exploitation artisanale de l’or sont complètement paralysées.
Maua Grace
