L’organisation réussie de la première édition du Forum national des Droits humains, du 9 au 11 octobre 2025 à Kinshasa, marque une étape décisive dans la gouvernance des droits fondamentaux en République Démocratique du Congo. Cet événement, longtemps attendu, confronte les enjeux de crédibilité, de dialogue et d’action concrète.
Le forum a été salué comme un lancement prometteur d’une ère nouvelle de collaboration entre l’État, la société civile et les acteurs institutionnels.
Cette réussite repose sur plusieurs leviers clés : une vision claire, une mobilisation forte, une planification rigoureuse et une volonté politique assumée.
1. Une vision claire et des objectifs structurants
Dès l’ouverture, le ministre des Droits humains, Samuel Mbemba, a explicitement présenté le forum comme « un lieu de dialogue et un outil stratégique » pour traduire les principes des droits humains en actions concrètes.
Les axes retenus mémoire, justice transitionnelle, reconnaissance du Génocost permettent de donner une direction claire et cohérente aux débats. Ce choix stratégique permet au forum de dépasser les discours et de poser les bases d’un agenda national des droits humains.
2. Mobilisation institutionnelle et consensus politique
La présence d’autorités de haut niveau la Première Ministre, les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale a.i et le président de la Cour constitutionnelle démontre un engagement institutionnel fort.
De plus, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a officiellement soutenu l’initiative, contribuant à la légitimité du forum. Ce soutien institutionnel fut crucial pour rassurer les participants sur la pertinence et la pérennité du forum.
3. Participation diversifiée et dialogue inclusif
Le forum a réuni des acteurs multiples : gouvernement, parlementaires, défenseurs des droits humains, société civile, partenaires internationaux. Ce croisement a permis un échange pluraliste, essentiel pour construire des consensus.
La dimension participative a été renforcée par des panels thématiques, des recommandations formulées directement par les participants, et une *lecture du rapport général lors de la clôture, pour assurer la transparence et l’appropriation collective.
4. Logistique, communication et contrôle du narratif
Organiser un tel forum dans un contexte de désinformation et de critiques anticipées relevait du défi. Le ministère a dû démentir des allégations selon lesquelles il aurait reçu 4 millions de dollars d’un groupe proche du Rwanda pour saboter l’événement.
La gestion de la communication fut efficace : invitations, couverture médiatique, réseaux sociaux, retransmissions vidéo (le forum figurait déjà sur YouTube) . Ainsi, l’image du forum a été protégée et valorisée.
5. Résultats tangibles et engagements post-forum
À la clôture, le ministre Samuel Mbemba s’est engagé à établir un dialogue permanent entre le gouvernement et les défenseurs des droits humains.
La CNDH, pour sa part, appelle le Parlement à adopter une résolution ou loi reconnaissant le Génocost, disant voir dans le forum un processus mémoriel et juridique durable.
LA RÉDACTION
